4/14/2008

Premier jet revisité

Il y a quelques jours, en réponse à un intéressant billet de Philippe-Aubert Côté sur l'idée de faire un premier jet en écriture, je disais qu'habituellement, j'essaie d'écrire une première version du texte, relativement rapidement, une ébauche, un squelette sur lequel, par la suite, au moment de la réécriture, je colle un peu plus de chair, tout en corrigeant les incongruités.

En y repensant, c'est plus ou moins vrai: oui, mes premiers jets sont systématiquement à revoir, mais je n'attends pas toujours la fin de la première composition pour revenir sur ce qui est déjà écrit. Ainsi, pour la nouvelle fantastique sur laquelle je travaille, je n'ai encore que trois pages (ai-je déjà dit que j'écrivais horriblement lentement?) et j'ai déjà retouché une bonne dizaine de fois les premiers paragraphes de l'histoire. Il faut dire que je considère l'incipit (le début) d'une nouvelle particulièrement important. C'est souvent à ce moment, bien plus que dans n'importe quel plan, aussi détaillé soit-il, que je prépare réellement ma nouvelle: une simple phrase, voire un mot en première page peut préparer un rebondissement vers la fin du texte.

C'est peut-être aussi pour ça que commencer une nouvelle me semble toujours si pénible. Ça m'apprendra, d'être maniaque.

2 commentaires:

  1. Ce qui me fait badtripper sur ta façon d'écrire, Guillaume, c'est surtout que la première version d'un texte est souvent entièrement différente de la dernière, et qu'elle pourrait facilement constituer une nouvelle à part entière, publiable, indépendamment de la version finale ! Ton perfectionnisme me fascine... Moi, quand j'ai mis le dernier mot à ma nouvelle annuelle, pan, faut que ça se voit ! ;) Mais je me demandais : ces passages que tu élimines dans les premiers jets, te servent-ils souvent pour une autre nouvelle ? Est-ce qu'une ébauche peut parfois être celle de 2 ou 3 nouvelles ?

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  2. C'est un peu pour ça que j'apparente l'acte d'écriture au masochisme ;)

    Quant à ta question, parfois, oui, mais c'est pas arrivé souvent. En fait, ma nouvelle "Impressions", publiée dans Bilboquet #10 et disponible intégralement en ligne ici (pdf), a d'abord été une scène de ma nouvelle "Lueurs", publiée dans Brins d'éternité #12 (juste avant que je devienne éditeur de la revue) et disponible intégralement en ligne nulle part. Ce qui est fort marrant, c'est que "Lueurs" est une nouvelle de SF, tandis qu'"Impressions" est de la littérature générale...

    Comme quoi que genre ou pas, ça reste de la littérature :)

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