7/30/2014

Fin de session

Ma session universitaire estivale tire à sa fin. Ce sera l'occasion de fêter, mais pour l'instant, j'ai encore pas mal de travail à abattre. Je m'accorde donc une pause de blogue.

Voilà.

7/23/2014

LibreOffice et l'apostrophe courbe

Par défaut, LibreOffice utilise l'apostrophe droite. Pour forcer l'utilisation de l'apostrophe courbe (ou "typographique"), rien de plus simple:

D'abord, sélectionner "Options d'Autocorrection", sous "Outils".


Sous l'onglet "Options linguistiques", cocher la case "Remplacer" sous "Guillemets simples", puis cliquer la case de la valeur par défaut du guillemet d'ouverture.


Sélectionner le caractère de l'apostrophe courbe.


Puis... C'est tout! Le remplacement se fait automatiquement pendant la frappe, de façon transparente.

Maintenant, moins de gossage, davantage d'écriture.

7/16/2014

Premier podcast

Que de nouveautés: j'ai participé à mon premier podcast dans le podcast inaugural de la revue Clair/Obscur, dans une discussion sur le thème de À la défense des zombies, en compagnie d'Anne-Marie Bouthillier, Mélissa Boudreau, Pierre-Alexandre Bonin, Amélie Pépin et Sébastien Bourget (l'animateur/réalisateur).

C'est comme un panel de Boréal, en un peu plus long (Presque 1h30 au lieu de 45 minutes), en peut-être aussi un peu plus relax. Une chouette expérience.

7/09/2014

Prévisible

Hier, en revenant de mes cours, quelques petites courses.

Premier arrêt, Dollorama, pour acheter un nouveau parapluie. Celui que j'ai fonctionne encore, mais en est à ses dernières averses.

Au moment de payer, la caissière me demande s'il a commencé à pleuvoir (ce n'était pas le cas). La question m'a semblé étrange: est-ce le seul moment socialement acceptable pour se procurer un parapluie?

Ce que j'ai voulu répondre:

— Non, mais je suis prévoyant.

Ce que j'ai dit, plutôt:

— Non, mais je suis prévisible.

Heu... Pourtant, je ne l'avais pas vu venir, ce lapsus.

7/02/2014

Les pions de l’Apocalypse (tomes 1 et 2)

Les pions de l’Apocalypse, Mario Rossignol et Jean-Pierre Ste-Marie, Éditions Michel Quintin
    1. Les cavaliers, 2012, 262 p.
    2. Le rêve, 2013, 265 p.

Paul St-Louis, ou « Lou », un adolescent délinquant de Montréal, se retrouve aux Îles-de-la-Madeleine dans le cadre d’un programme de réinsertion sociale après avoir été arrêté pour le vol d’un entrepôt. Accompagné par Arnaud Dorval, son intervenant, il y fait la connaissance de Pierre St-Georges, un jeune de son âge au tempérament beaucoup plus réservé, malgré sa carrure imposante. Liés par une amitié fragile, ils préparent une visite d’un îlot isolé de l’archipel. Ils y font la rencontre d’un être surnaturel qui les propulse d’un monde parallèle bien différent du nôtre. Dans cette partie du multivers, l’archipel des îles Éoliennes, au nord de la Sicile, est un état indépendant dédié à la restauration d’un mode de vie similaire à celui de l’antiquité romaine. À partir de l’île Lipari, Lucius Salluste règne en despote sur ce petit empire, ses opposants politiques ayant presque tous été exilés sur une île voisine. Salluste, qui semble lui-même sous l’influence du mystérieux cardinal di Rienzo, manipule les deux jeunes pour en faire ses alliés. Pendant ce temps, Arnaud, dans notre monde, est toujours à la recherche de Lou et de Pierre. C’est pendant les battues qu’il rencontre l’archange Gabriel. Ce dernier lui explique qu’il a été choisi, comme les deux disparus, pour jouer un rôle dans un événement qui déterminera le sort de tous les mondes du multivers. L’intervenant est projeté dans l’autre monde, mais se retrouve sur l’île des rebelles, lesquels viennent d’échouer une mission visant à assassiner Salluste, et craignent les représailles de ce dernier.

Rossignol et Ste-Marie proposent ici une série décidément plus jeunesse que Agrippa, mais qui en reprend quand même certains éléments (le dieu catholique est désigné sous le nom de « L’Un », par exemple). Côté thématique, on y retrouve une certaine ressemblance : dans les deux cas, la toile de fond est un combat du Bien contre le Mal. Le fait de placer le corps du récit dans un monde parallèle, cependant, distingue cette nouvelle série de la précédente, même si le troisième tome d’Agrippa, « Le puits sacré », se déroulait aussi dans une autre réalité. C’est d’ailleurs le titre que j’ai le moins apprécié de ces auteurs. Ils s’en tirent un peu mieux ici, mais, on le verra, avec plusieurs bémols.

Une chose que je reprochais aux auteurs, c’était leur propension à faire des prologues télescopés et interminables. La partie titrée « prologue » des Pions de l'Apocalypse fait un maigre quatre pages et demie. Ça ne dérange pas trop qu’elle n’ait qu’un rapport lointain avec le reste du récit. D’un autre côté, l’univers parallèle n’est introduit qu’à partir de la seconde moitié du premier tome. Ainsi, d’une certaine façon, le véritable prologue fait une centaine de pages... Difficile de se débarrasser des vieilles habitudes.

Évidemment, cette longue introduction sert à présenter le caractère des personnages principaux, leur façon de penser, d’agir. Le problème, c’est que la personnalité des deux adolescents change radicalement dès qu’ils se retrouvent sur Lipari. Le roman fait clairement état de ce changement, sans pour autant l’expliquer. N’empêche, ça me semble particulièrement maladroit : les personnages principaux sont esquissés, on apprend à les connaître un peu, puis basta! On jette tout à la poubelle et on recommence. J’ai l’impression que l’évolution très rapide du caractère des deux adolescents est structurée ainsi pour justifier le fait que les jeunes s’allient à Salluste dès leur arrivée. Donc, pour le dire autrement, les personnages changent pour concorder avec le récit. C’est malheureux, mais cela souligne une déficience au niveau de la construction, à la fois psychologique et narrative.

(Oh, et pendant qu’on parle des personnages : Pierre St-Georges. Ouais. Et le jeune, au début du récit, ne s’est jamais battu. Clin d’œil maladroit ou véritable coïncidence?)

La présentation de l’univers parallèle laisse plutôt à désirer, aussi. La presque totalité de l’action est concentrée sur l’archipel, et si le récit essaie au moins un peu d’expliquer le pourquoi et le comment de ce retour à l’antiquité (sans vraiment convaincre, et encore moins satisfaire, ce lecteur-ci), le reste du monde est presque complètement effacé. Oh, on mentionne bien le fait que le Canada est toujours séparé en Haut et Bas, que le Vésuve n’est jamais entré en éruption et que Pompéi est une métropole fleurissante, mais c’est peu, trop peu, surtout après deux tomes complets. Ça sent la paresse. Je ne veux pas nécessairement un condensé de politique mondiale, mais il faut bien quelque chose, bordel! Les auteurs se donnent la peine d’inventer un monde pour y développer leur histoire, pour ensuite se restreindre à un archipel d’une centaine de kilomètres carrés. Gaspillage...

Une autre marque de commerce de Rossignol et Ste-Marie, c'est les scènes de combat à grand déploiement, la plupart du temps très réussies (je fais encore des rêves mouillés à propos du golem de lave contre le tank nazi géant du dernier tome d’Agrippa). Ici, ils se sont tenus plutôt tranquilles, avec une seule bagarre digne de ce nom, suivie d’une poursuite de char endiablée. Le tout est bien rendu, mais sombre, en même temps, dans le ridicule : Lou et Pierre réquisitionnent le véhicule d’un passant dont on ne sait absolument rien, pour rattraper un des rebelles qui a tenté de tuer Salluste. Or, les jeunes découvrent, à leur grande surprise, que le char est muni d’un compartiment comprenant un véritable arsenal, qu’ils utilisent pour combattre le fuyard.

Et moi, pauvre lecteur, de me demander, tout au long de la poursuite : « Mais qu’est-ce que ça fait là? » Pourquoi un citoyen lambda se promène-t-il avec de l’équipement de gladiateur dans son véhicule? A-t-il un secret? Une double identité? Encore faudrait-il qu’il en ait une seule; ce figurant n’est pas nommé, ni même mentionné par la suite. C’est donc que dans cette société, c’est la norme. Je ne peux m’empêcher d’imaginer l’histoire qu’il y a derrière ça :

— Ma chérie?

— Oui, Figurantus Anonymus?

— Je prends le char, faire une petite balade tranquille!

— D’accord! Tu as bien le glaive réglementaire?

— Mais oui!

— Tu as mis l'arme d'hast dans le compartiment?

— Bien sûr!

— Et le fouet?

— Tu me prends pour qui? Évidemment!

— Mais tu ne crois pas que tu oublies quelque chose?

— Quoi donc? Nous ne possédons pas d’autres armes, tu le sais bien.

— Non, grand nigaud, je parlais de mon bis.

— Suis-je bête.

De la matière pour le tome trois, peut-être? Sait-on jamais.

Côté style, c’est, je dirais, passable. Les auteurs savent raconter une histoire, mais devraient sérieusement porter plus d'attention à la façon dont ils construisent leurs phrases. C'est globalement correct, mais clairement, ils ne se sont pas suffisamment relus, et le travail de direction littéraire laisse à désirer : en effet, on a droit à des formulations du genre « [Gabriel] savait dorénavant que l'intervenant ne pourrait s'empêcher d'intervenir. » (t. 2, p. 74). C'est ce que les intervenants font, j'imagine.

Même si je ne suis pas particulièrement emballé par cette nouvelle série, je suis curieux de voir comment elle va se développer. J’ose espérer que le prochain tome approfondira un peu plus la présentation de la réalité parallèle, et parviendra à donner plus de chair aux personnages principaux, qui, pour l’instant, tiennent plus du squelette.

Critique parue dans Brins d'éternité 36.