7/13/2007

Fantasia 2007: Small Gauge Trauma



Je dois avouer que c'est avec réticence que je me suis calé dans mon siège avant le début de la projection de Small Gauge Trauma, encore quelque peu traumatisé par ma récente mauvaise expérience avec des courts-métrages. Heureusement, mes craintes n'étaient pas du tout fondées.

Des neuf courts-métrages présentés, même les plus faibles demeuraient plus agréables et réussis que les meilleurs courts de 893239. Dans l'ensemble, la sélection était fort intéressante, équilibrée et hétérogène (malgré le thème de l'amour qui, selon les organisateurs, relie tous les courts-métrages. Dans les faits, le lien est souvent très ténu), mais ce sont les parties prises séparément qui intéressent ici, pas le tout.

Le film muet d'animation Hyperactive Ingredients ouvrait le bal avec un humour simple, direct et quelque peu scatophile. Un jeune garçon s'improvise alchimiste et fait goûter ses « recettes » (pour le bien de la Science, bien entendu) à son chat, à son chien, puis à sa soeur, provoquant chaque fois d'intéressantes réactions.

Vient ensuite Number 7, qui raconte l'histoire pathétique d'un homme tentant de négocier les services d'une prostituée cocaïnomane obsédée par la pénétration anale. Tout se déroule relativement bien jusqu'à ce qu'intervienne le proxénète de la prostituée... Les personnages sont bien campés, les dialogues aussi drôles que punchés, la réalisation discrète et efficace, mais le film ne serait pas aussi intéressant si ce n'était de la fin complètement délirante où les personnages quittent complètement leurs rôles pour apprendre au spectateur que le titre du court-métrage est en fait Educational movie Number 7, un vidéo éducatif destiné à prévenir des dangers du monde de la prostitution...

Le film italien Toilet Lady est probablement celui qui m'a le moins inspiré du lot. Un homme découvre, parmi les graffitis d'une toilette publique, le numéro de téléphone d'une dame. Il décide d'appeler cette mystérieuse inconnue, ce qui l'entraîne, comme vous l'aurez deviné, dans une aventure aussi folle que peu crédible.

Selon Rodrigo Gudiño, le réalisateur de The Demonology of Desire, qui était présent au moment de la projection, les organisateurs du festival ont déformé son film: l'image aurait du être environ 50% plus claire et d'une teinte bleutée plutôt que rougeâtre. On comprend bien sa frustration, mais son court-métrage n'en demeure pas moins tout à fait réussi: on y suit les caprices cruels d'une adolescente psychopathe et manipulatrice. Sans sombrer dans le gore, Gudiño parvient à brosser le portrait psychologique d'une personne à la fois insouciante et fondamentalement méchante. Un vingt-deux minutes bien rempli.

Le court et parodique Deadly Tantrum décrit l'affrontement final entre un policier (qui a toutes les caractéristiques du gentil des films hollywoodiens) et Geoffrey, un impitoyable tueur en série défiguré. L'intrigue est mince, très mince, mais le suspense et l'humour compensent efficacement à ce manque de profondeur.

Violeta. J'attendais ce petit film muet d'animation avec impatience, et je n'ai pas été déçu. Violeta est une petite fille qui vit dans une maison délabrée sur pilotis, en marge de ce qui semble être un port. Tout y est sale: les murs, la nourriture, la femme agonisante qui donne naissance à un bébé difforme, l'autre vieille dame aveugle et confinée à son siège... Même l'eau est noire, stagnante, semblable à du pétrole. On ne peut s'empêcher de plaindre cette pauvre Violeta de vivre dans une famille aussi bizarre. Et pourtant, et pourtant... J'ai vraiment aimé l'atmosphère gothico-trash que le film parvient rapidement à installer.

Celui qui s'attend à une histoire solide et construite sera déçu par Protocole 33, qui est bien plus axé sur les effets spéciaux, ou plutôt, pour être précis, sur un effet spécial en particulier, qui est exploité par une scène où un homme, en plein trip hallucinogène, caresse une femme en glissant ses mains sous son épiderme. Non, pas de sang, pas de viscères, le résultat est poétique et sensuel, mais plutôt aride en signification. Un visionnement agréable, quand même.

Le très satisfaisant Happy Birthday 2 you raconte la quête que mène une travailleuse sociale pour sauver un enfant qu'elle croit victime de mauvais traitements. Mais malheureusement pour elle, les choses ne sont jamais aussi simples... Malgré un début un peu lent, ce film réserve quelques bonnes surprises et (juste) assez de sang.

La projection se terminait avec Gary's Touch, un court-métrage essentiellement psychologique. Gary est désaxé, asocial et complètement obsédé par son propre sperme. Les organisateurs du festival semblaient peut-être très excités à l'idée de présenter ce film, mais, pour ma part, je n'ai pas été vraiment impressionné. Oui, on y retrouve quelques scènes-chocs (je dois avouer avoir eu quelques hauts-le-coeur lors de la projection). Cependant, de trop grosses coïncidences viennent non seulement miner la crédibilité du récit, mais aussi donner l'impression que le réalisateur prend son public pour des imbéciles.

Voilà, j'ai eu ma dose de courts-métrages, je passe maintenant aux moyens-métrages, avec Woman Transformation, un triptyque sur, enfin, des femmes en pleine métamorphose.

3 commentaires:

  1. Ouf!
    Tout un programme, en effet!

    Au moins, le plaisir était de la partie, même si les scénarios (enfin, certains d'entre eux) se révèlent assez tordus. L'originalité inspire les gens de bien des manières ;-)

    Anne :o)

    RépondreEffacer
  2. Je visitais ton site (fidèle au poste, comme toujours;-), lorsque mon regard se posa sur le titre de mon blogue.

    Merci de l'avoir ajouté à tes liens^^!

    C'est chic de ta part :o)

    RépondreEffacer
  3. Ouais, j'ai pas encore eu le temps dire *lire* ton blog (j'ai à peine le temps d'écrire sur le mien, ces temps-ci), mais ça viendra. C'est en remarquant que tu avais maintenant une photo dans tes commentaires que je suis tombé dessus ;)

    Et pour Small Gauge, oui, le plaisir était de la partie. J'aime bien les scénarios tordus, aussi ^-^

    RépondreEffacer