Plan, plan, plan !
Je suis condamné.
J'ai ouvert le fichier de mon ébauche de roman (j'avais écrit une soixantaine de pages avant de mettre le projet de côté). J'ai eu quelques agréables surprises, puisque j'avais complètement oublié l'existence de certains passages qui, ma foi, ne fonctionnaient pas si mal que ça. J'ai cependant aussi décelé des incohérences qui me sont incompréhensibles, des détails qui ne semblent mener nulle part ou qui se contredisent...
J'ai donc, en désespoir de cause, ouvert mon fichier de notes sur ce roman. Et je me rends compte que j'ai été victime de ma frénésie d'écriture: je devais avoir tellement hâte de mettre mon roman en mots que je n'ai pas pris la peine d'écrire un plan convenable et complet.
Et, comme pour me démontrer à quel point un plan est primordial dans mon processus d'écriture d'une fiction longue, je constate que j'ai abandonné mon roman presque exactement à l'endroit où mon plan cesse d'être précis. C'est vraiment tout dire. C'est pour ça que je me sentais coincé et écrasé par ce qui restait à faire: le reste du roman n'était soutenu par aucune structure et menaçait effectivement de s'effondrer sur moi.
Je vais donc devoir retourner à la planification, reconstruire, en plus solide, le squelette de l'intrigue. Et par le fait même, je vais probablement devoir dresser le plan des quelques nouvelles qui sont susceptibles d'être soumises à Solaris.
C'est quand même déprimant: beaucoup de travail à l'horizon, mais pas d'écriture réelle avant... Oh, longtemps...
Ah! Le fameux plan!
RépondreEffacerJe connais ce vertige face à ce long processus de création littéraire. Préparer un plan. Mouais. On a l'impression que c'est fastidieux, ennuyeux, d'une rigidité inflexible, comme si on glissait, littéralement, dans une gaine de granit nous empêchant d'agir à notre aise. Certains auteurs croient que faire un plan enlève toute spontanéité. Brime l'inspiration qui survient au moment de l'écriture. Ça dépend. J'ai appris à jouer avec, à contourner le piège d'un carcan trop rigide.
Il faut bien avoir du fun, non?
Une des façons agréables de jongler avec le plan, c'est l'élaboration de fiche descriptive des personnages. Je prends chacun des personnages et je les décortique. Façon de parler... Je dresse un portrait physique et psychologique. Je décris leur personnalité en soulignant leur faiblesse et leur force, relate des événements passés (hors contexte dans le roman) qui me permettent de saisir davantage leur personnalité, d'aller plus en profondeur. Ça peut paraître laborieux, mais j'avoue avoir développé ainsi des idées assez fouillées.
Tu as raison, concevoir un plan, c'est lonnnnng.....
Mais quand on entreprend un gros projet, c'est un must.
Anne J.
Merci, Anne, de me consoler: il n'y a peut-être pas d'échappatoire facile à ce problème, mais au moins ne suis-je pas le seul là-dedans ;)
RépondreEffacerJe crois que je procède plutôt à l'inverse de toi, quand je fais un plan: je découvre qui les personnages sont en voyant ce qu'ils font, plutôt que de voir ce qu'ils font en creusant ce qu'ils sont...
J'imagine qu'une méthode vaut bien l'autre, même si, bon, dans la mienne, je me trouve parfois à changer radicalement l'intrigue au fur et à mesure que les personnages évoluent ("Quoi, mais il peut plus avoir fait ça, maintenant, il n'est plus comme ça!"... Mais eh, c'est la vie)