5/30/2008

Diary of the Dead, de George A. Romero


Après Blair Witch Project et, plus récemment, Cloverfield, un certain sous-genre de film d'horreur semble vouloir s'affirmer avec le dernier film de zombies de George A. Romero, Diary of the Dead (en fait, le film est paru avant Cloverfield, mais a surtout fait des festival, et ne semble pas avoir connu de véritable sortie en salle). En effet, ce dernier opus de la suite de film sur les morts-vivants emprunte un style visuel particulier: caméra à l'épaule, images nerveuses, presque constamment en mouvemement. Est-il nécessaire de prévenir les spectateurs qui ont eu des hauts-le-coeur avec Cloverfield de se tenir éloigné de ce film?

Pour ceux qui ont l'estomac plus solide, par contre, Diary of the Dead peut s'avérer un très bon visionnement. L'histoire, vous la connaissez déjà, si vous avez déjà vu au moins un film de zombies: un peu partout à travers le monde, sans que l'on sache vraiment pourquoi ni comment, les morts reviennent à la vie, transformés en cannibales décérébrés. Les personnages, un groupe d'étudiants en cinéma qui essayaient de réaliser un film d'horreur au moment de l'épidémie, décident de retourner chez eux. L'un d'entre eux, Jason, prend l'initiative de filmer les événements dont ils sont témoins. Cette entreprise tourne rapidement à l'obsession: il devient presque plus important d'enregistrer sur pellicule une attaque de zombie que de protéger les autres membres du groupe.

Les personnages demeurent assez superficiel tout au long du film: au mieux sait-on que cette blonde vient du Texas, qu'une autre est très catholique, que le professeur alcoolique a déjà fait la guerre (je ne sais plus s'il est précisé laquelle). Ce qui est surtout développé, dans Diary of the Dead, ce n'est pas tant la relation personnage-personnage, mais la relation personnage-camera, autant pour celui qui la manipule que pour celui qui est filmé. On assiste, en fait, à une véritable symbiose, comme en témoigne cette scène dans l'hôpital, où Jason se sépare du reste du groupe pour recharger sa caméra (I can't go with them, I'm fucking plugged in). Le but ultime des personnages n'est plus de tuer les morts-vivants, contrairement à ce qu'on voit dans les films de zombies traditionnels, mais de les filmer (divergences qui sont astucieusement réunies sur le plan langagier par la double signification du terme anglais shoot).

Évidemment, il faut voir le film comme une satire de notre société médiatique pour accepter certains choix des personnages. Néanmoins, le message est dépeint de façon plutôt grossière, sans la subtilité qui aurait été nécessaire pour le faire passer réellement. On est trop conscient de ce que le cinéaste veut dire, à travers ses personnages, pour vraiment réfléchir sur le sujet, même si le film présente quand même quelques pistes intéressantes, comme celle de l'autoréférence. Par exemple, le groupe d'étudiants se munit assez rapidement d'une deuxième caméra, qui filme en même temps que la première, ce qui fait que plusieurs plans du film montrent un personnage en train de filmer la scène: le film s'observe lui-même, décrit sa propre évolution, devient une fin en soi.

Pour ma part, j'ai bien apprécié le visionnement de Diary of the Dead, mais comme je suis un indécrottable fan de zombies, je ne suis peut-être pas le spectateur le plus impartial. Il m'a quand même semblé que le rythme du film était très réussi, peut-être pas aussi frénétique que dans Cloverfield (d'ailleurs, dans Diary, contrairement à Cloverfield il y a un montage, affirmé et plus ou moins expliqué), mais quand même. J'irais même jusqu'à dire qu'il s'agit de mon préféré de Romero, jusqu'à présent, et qu'il est franchement supérieur à son très oubliable Land of the Dead.

5/26/2008

Insaisissable

Cette fois-ci, c'est vrai, ma nouvelle de SF est complètement terminée, relue, révisée, corrigée, mais il me reste encore à trouver un titre qui me plaise. J'ai réussi à remplacer mon titre de travail, mais ce n'est pas encore tout à fait ça. J'ai bien hâte de passer à autre chose...

5/22/2008

"Impressions de Thaï Deng" sur SFFQ.org

Je me sentirais mal de ne pas du tout mentionner sur ce blog l'entreprise de Shirley-Carol Landry pour son projet de baladodiffusion, sur SFFQ.org. Il s'agit de dépoussiérer des vieux textes de SF québécois et de les rendre disponibles gratuitement sur internet, sous forme de baladodiffusion (podcast), c'est-à-dire une version audio des nouvelles. Bien entendu, je suis tout à fait pour la promotion des oeuvres marquantes de la SFFQ, à plus forte raison si elles sont de nos jours peu connues et difficilement disponibles.

Le premier texte à se voir donner cet honneur est "Impressions de Thaï Deng", de Jean-Pierre April. Je n'ai pas encore eu l'occasion de l'écouter, et je ne l'ai jamais lu (mais j'ai déniché récemment le recueil Chocs Baroques, qui contient cette nouvelle), alors je ne peux pas vraiment me prononcer sur ce sujet. Quelqu'un l'a écouté, ou au moins lu? Intéressant, oui, non ?

Presque terminé

La nouvelle de SF que j'aimerais soumettre à Zinc pour son numéro spécial est presque terminée. En fait, il ne me reste plus qu'à trouver une titre convenable (j'ai encore le titre de travail, un peu ridicule, à travers lequel j'ai tissé le concept de la nouvelle), à faire lire puis corriger le texte avant de l'envoyer. Pour ma part, je suis assez satisfait du résultat, même si je me sens un peu coincé par la limite maximale de 10 pages. Si ce n'était pas de ça, je développerais surement encore un peu plus les personnages, mais surtout les références scientifiques (qui sont, pour l'instant, surtout évoquées, plutôt vaguement).

Il ne me resteras, ensuite, qu'à attendre, en espérant qu'il ne soit pas déjà trop tard.

5/19/2008

Katapulpe #4

Tout d'abord, non, je n'ai pas passé à travers ma liste de 20 livres à lire avant de me rendre au #4 de Katapulpe (dont le thème est "L'appartement"). J'ai plutôt succombé à la tentation de le lire. Méchant moi.

Il faut dire que je ne le regrette pas du tout, car cette dernière mouture du "fanzine de la relève littéraire", toujours dirigé par Denis Bégin, est fort intéressante. En plus d'une grille graphique originale (visuellement, le fanzine n'a rien à envier à plusieurs revues professionnelles), les textes sont en moyenne beaucoup plus longs (comme le #3, le #4 contient 10 nouvelles, mais s'étend sur 90 pages au lieu de 52 pages), ce qui permet un peu plus de développement littéraire et d'originalité. [AJOUT] L'éditeur m'apprend que dans les faits, les textes ne sont pas plus longs, mais que la mise en page est plus aérée. Eh bien, je suis embarrassé. [/AJOUT]

Mais avant de souligner les textes qui me semblent ressortir du lot, je me dois de souligner la maladresse de l'éditeur, qui a omis d'associer les noms des auteurs à leur nouvelle. Malgré des excuses et une réparation tardive, la faute est assez grave et enlève beaucoup de sérieux à la publication.

N'empêche, le #4 demeure une très bonne lecture. La première nouvelle, de Simon Bergeron, s'avère être une histoire de zombies somme toute classique, mais racontée sur un mode narratif astucieux: chaque scène se rapporte à une pièce de l'appartement (chambre, cuisine, salon, salle de bain) dans lequel les personnages se sont barricadé pour échapper à la horde de morts-vivants. Cette organisation spatiale entraîne évidemment des descriptions assez longues qui, même si elles participent de façon tout à fait efficaces à la construction d'une atmosphère oppressante, ralentissent parfois un peut trop le rythme de l'action. L'écriture est soutenue, riche, mais ne parvient pas tout à fait à pardonner la fin, qui m'a semblé, pour parler en bon français, un peu garochée.

Les autres nouvelles du numéro n'appartiennent pas aux genres de la SFF (même si certaines flirtent quand même avec le fantastique), ce qui ne les empêche pas d'être intéressantes, comme Gemma, de Louis-André Lagrange, dont j'ai apprécié la construction du personnage ainsi que les nombreuses digressions, notamment sur le café, ou Les grosses s'endimanchent de Dany Larrivée, qui, malgré un début qui me semble se rattacher plus ou moins bien avec le reste de la nouvelle, présente une progression narrative et psychologique vraiment captivante.

Voilà, ne me reste plus qu'à attendre le prochain numéro du fanzine. D'ailleurs, le thème du prochain numéro pour lequel il est toujours possible de participer sera "Lettre". La date de tombée est le 15 30 juin 2008. Je ne sais pas si je trouverai le temps pour pondre quelque chose d'ici là...

5/18/2008

Souffle

J'ai pris un congé non-prémédité de ce blog au cours de la dernière semaine. Je crois que c'est le Congrès Boréal qui m'a demandé toute mon énergie, même si je n'ai pas fait tout ce que j'avais prévu (comme participer au concours d'écriture sur place). Ça m'aura donc pris une petite semaine pour me remettre complètement sur pied, mais ça ne veut pas dire que j'ai chômé: j'ai lu (notamment l'essai Ruptures d'André Carpentier, sur les genres de la nouvelle et du fantastique - excellent) et, surtout, j'ai écrit un peu plus de ma nouvelle de SF que je voudrais soumettre à Zinc d'ici la fin du mois. Jusqu'à présent, j'ai réussi à maintenir un rythme de 150 à 250 mots par jour, ce qui est très bon, considérant ma vitesse habituelle de composition.

Si tout va bien, je devrais être en mesure de poster demain une critique du dernier numéro de Katapulpe.

5/11/2008

Prix Boréal 2008 - résultats

Pour la quatrième année consécutive, Brins d'éternité remporte un Prix Boréal. Cette année, suite à la refonte du prix, la revue est honorée dans la catégorie "Meilleure activité fanique ou semi-professionnelle".

Étaient nominés dans la même catégorie d'autres excellents fanzines, comme Nocturne et Clair\Obscur, mais aussi de nombreux blogs (dont Fractale Framboise et Culture des futurs) et organisations (comme Anticipation '09).

L'équipe de Brins d'éternité souhaite remercier chaleureusement les participants du Congrès Boréal pour leur soutien.

Voici la liste presque complète des lauréats :

Meilleur Roman : CHAMPETIER, Joël - Le voleur des steppes (Alire)

Meilleure Nouvelle : McALLISTER, Laurent - Sur la plage des épaves, in Solaris 164

Meilleur ouvrage ou essais : TESSIER, Mario - Les Carnets du Futurible, in Solaris 161-164

Meilleure création artistique visuelle ou audiovisuelle : LAMONTAGNE, Jacques

Meilleure activité fanique ou semi-professionnelle : Brins d'éternité (#14-17)

Il est aussi à noter que Philippe-Aubert Côté a remporté le prix de l'écriture sur place.

Voilà, merci encore, et félicitations à tous les lauréats!

5/06/2008

Petite pub indécente

Bruno Laurent, l'illustrateur de la couverture du #19 de Brins d'éternité, m'a parlé il y a quelque temps du projet d'illustration qu'il menait pour les romans de Roland Vartogue (une entité bicéphale, de la même race que Laurent McAllister). Les superbes illustrations de Bruno (ainsi que quelques autres) sont disponibles ici.

Le récit Caravane, qui est un complément (plus précisément, un prologue) au premier tome de leur série, est également disponible en ligne.

5/03/2008

Le bonheur d'apprendre sur le tas

Au moment où j'écris ces lignes, les exemplaires du numéro 19 de Brins d'éternité sont probablement déjà imprimés. Ne reste plus qu'à les assembler et à les brocher, ce qui peut quand même prendre une heure ou deux. L'opération d'assemblage se déroulera fort probablement lundi soir et le brochage mardi. Donc, théoriquement, mercredi, tout devrait être prêt. Enfin!

Il faut dire que nous avons rencontré quelques difficultés pour l'impression de la couverture de ce numéro. Je ne savais pas, par exemple, que nous devions inclure des lignes de coupe sur le fichier de la couverture, pour que l'imprimeur sache où couper (pour nous éviter des bordures blanches), et que les prolongements desdites lignes de coupe doivent passer sur l'image, pour donner une marge de manoeuvre. Ce sont des erreurs que nous ne ferons plus, notamment pour sauver gagner du temps (j'ai passé presque une journée au complet à faire la navette entre l'imprimeur et chez moi).

N'empêche, j'ai vu l'épreuve du #19, et franchement, je crois que nos efforts seront vastement récompensés...