7/12/2007

Fantasia 2007: 893239



À l'origine, 893239 est une collection de vingt-trois courts-métrages sur la Yakuza, une sorte de mafia japonaise. Cependant, dans le cadre de la présentation au Festival Fantasia, une sélection a été faite pour ne laisser que les treize meilleurs courts-métrages. Je dois avouer que je suis soulagé de ne pas avoir eu à subir les dix autres courts: même dans ce "top 13", la qualité générale des films ne dépassait que rarement la médiocrité.

Bien entendu, quelques courts-métrages, sans vraiment valoir le détour, présentent quand même un certain intérêt: Ikebukuro Violence Zone – Elevated Passageway of Man, qui ouvre la sélection, rapporte la conversation entre un policier et un malfrat tandis que ce premier reconduit ce dernier au poste de police. Le film offre un revirement intéressant, malgré des dialogues d'une insipidité à faire pleurer (une bonne partie de la discussion tourne autour du pantalon souillé d'urine d'un des personnages).

Dans Blues of Koenji, un yakuza raconte sa pathétique et sanglante histoire de vengeance en chantant, à la façon karaoké. Le résultat est étonnamment réussi, le concept apportant une dimension ludique inattendue. Ajoutons à cela quelques bonnes idées de montage, et on obtient ce qui est probablement le film le plus achevé du lot.

Je me dois aussi de mentionner Last Call - The Final Times, l'histoire d'une fugue avortée d'une prostituée et de son chauffeur. Même si le réalisateur en met un peu trop vers la fin, les images de ce court-métrage sont claires, recherchées et poétiques, ce qui change de la caméra nerveuse à la Blair Witch Project qu'on retrouve dans What is this..., du manque chronique d'éclairage de Hooligan is Beautiful ou encore de l'indigeste bad-trip de musique techno qu'est Beyond the Forest of the Man.

Mais sinon, dans l'ensemble, les courts-métrages s'apparentent davantage à des films étudiants et amateurs qu'à des productions professionnelles. Selon le synopsis sur le site du Festival, 893239 regroupe autant des cinéastes débutants que vétérans. Malheureusement, mon manque de connaissance des réalisateurs japonais ne me permet pas de différencier les nouveaux venus des vieux de la veille à partir de leurs noms. Cependant, et c'est là que les choses se gâtent, je suis toujours incapable de le faire, même après avoir visionné les films...

3 commentaires:

  1. Dis-moi, Guillaume, est-ce que les films japonais ou russes sont présentés en version originale sous-titrée en français? Si c'est le cas, ça ne doit pas être facile de lire et de suivre l'action, en même temps;-)

    Fantasia est un festival unique en son genre. J'imagine que si on rate l'occasion d'aller visionner certaines des projections, on passe à côté, hein! Est-ce que tu sais si les oeuvres qui se démarqueront par leur qualité parviendront à franchir un marché plus vaste?

    J'ai hâte que tu nous parles de Violeta. Un court métrage à saveur gothique avec penchant morbide. Un peu à la Tim Burton. Chic!

    Anne J.

    RépondreEffacer
  2. En fait, oui, les films sont en version originale, mais sous-titrés en anglais. Je sais que ça en indispose quelques uns, mais moi ça ne me dérange pas (l'année passé, par contre, j'étais tombé sur "Ils", un film d'horreur français, qui était, lui aussi, sous-titré en anglais. Ça c'était achalant ;)).

    Et c'est vrai que Fantasia offre la possibilité de voir des films qui sont autrement pratiquement introuvables au Québec. Et souvent, comme avec 893239, il n'y a qu'une seule projection. Bon, c'est certain qu'on peut tomber sur d'abominables nullités, mais, parfois, on y trouve des petits bijoux... Une question de chance, j'imagine.

    Je vais voir Small Gauge Trauma (et donc Violeta) ce soir. J'ai hâte :)

    RépondreEffacer
  3. Il arrive aussi que certains films ne soient pas sous-titrés du tout, comme ce fut le cas avec un court-métrage italien (dont j'ai bien sûr oublié le titre) diffusé hier au cours de Small Gauge Trauma.

    Lorsque de telles choses occurent, elles offrent au public une belle occasion de voir l'organisateur de l'événement pousser des râles d'agonie, s'arracher les cheveux et se faire hara kiri devant l'écran.

    En d'autres termes : Small Gauge fut de loin un bien meilleur succès que 893239 (dans le 514). J'ai hâte d'en voir la critique qu'en fera notre blogueur préféré... (et puis... Violetta... ^-^)

    C.

    RépondreEffacer