3/14/2008

Découvertes 2007 (3): À la recherche du temps perdu

Oui, vous avez bien lu, l'oeuvre de Marcel Proust fait partie de mes coups de coeur 2007.

Je serais bien embêté d'en résumer l'histoire. En fait, lorsque le copain de ma cousine m'avait demandé de quoi parlait ce roman, je n'ai pas trouvé de meilleure réponse, après quelques instants de réflexions, qu'un bête: "c'est l'histoire de Marcel, un type à la santé fragile, jaloux et un peu parano qui rêve de devenir écrivain, procrastine toute sa vie avant, finalement, de le devenir."

Le problème majeur avec ce résumé, c'est qu'il ne rend pas du tout honneur au livre (ou livres, puisqu'il est séparé en sept ou huit tomes, selon les éditions). Dit comme ça, ça semble ennuyeux à mourir (je dois avouer que certains passages sont, enfin, moins palpitants, mais dans l'ensemble, c'est génial).

J'ai l'impression que, pour bien présenter la Recherche, il me faudrait l'analyser, tenir un discours littéraire plus ou moins universitaire pour en disséquer la forme, la structure... Il est évident qu'il y a effectivement plusieurs choses très pertinentes et intéressantes à dire sur cette oeuvre, de ce point de vue: si je m'y risquais, je ne serais ni le premier, ni le dernier.

Mais je repense à ma première impression, à mes sensations de lectures, et ce n'est clairement pas ces nuances littéraires qui m'ont plu, alors (je m'y suis intéressé ensuite), mais bien l'humour proustien, point qui ne paraissait pas dans ma tentative de résumé: les scènes dans le salon des Verdurin, par exemple, regorgent de calembours, de mots d'esprits (ou, encore mieux, de mots d'esprits ratés, ce qui est parfois encore plus drôle), et que dire des crises d'hystérie du baron de Charlus, sinon qu'elles sont tout à fait délectables?

Ça me fait penser, lors de mon dernier voyage en Belgique, j'avais vu un salon de coiffure qui s'appellait Charles et Charlus. Je ne me souviens plus où exactement, par contre. Et était-ce bien en Belgique? Misère, ma mémoire flanche...

5 commentaires:

  1. Dans le numéro 14 (2006) de la revue Cerveau & Psycho (http://www.cerveauetpsycho.com/) il y avait un article sur Proust pour la chronique "autour d'une oeuvre". On montrait comment Proust provoquait chez le lecteur des réminiscences comme celle qu'il décrit pour l'épisode de la petite madeleine. Peut-être moins quelque chose de volontaire qu'une conséquence des problèmes (psychologiques) dont Proust souffrait. N'empêche qu'il expose le phénomène des réminiscence au début de l'oeuvre et qu'il provoque chez le lecteur un rappel de ce phénomène (donc une réminiscence elle-même) quand le lecteur arrive à la fin de l'oeuvre. En tout cas, c'est expliqué dans l'article. :-)

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  2. C'est vrai que l'oeuvre étant tellement grande, tellement vaste, que quand on arrive à la fin et que le personnage évoque certain de ses souvenirs, il évoque en même temps ses propre souvenirs de lecture. Drôle, quand même.

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  3. Bronze.

    "On se lève pour vous accueillir... C'est drôle, avec votre grand-mère c'était l'inverse : quand elle arrivait dans une pièce, les hommes se couchaient par habitude."

    Et un font douze!

    Cette chère Oriane et le docteur Cottard... Je m'en ennuie déjà ! En fait, ce que je donnerais à Proust en premier, c'est le mérite d'avoir su donner au lecteur l'impression du souvenir... Un but qui vient en même temps justifier la longueur de l'oeuvre.

    Et pour ceux qui hésitent encore à le lire, soyez sans crainte, c'est hyper marrant ! :D

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  4. Hmmm, j'ai franchement envie de découvrir cet auteur! :-}

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  5. C. : Oui, mais justement : on ne peut apprécier cette capacité de Proust à créer des souvenirs chez son lecteur qu'après la lecture de la Recherche. Mon point, c'est que pendant la lecture, moi, c'est le côté humoristique que j'ai aimé.

    Anne : C'est tout un contrat de lecture, mais ça vaut vraiment la peine :)

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