Mon projet d'écriture s'allonge (très lentement dans le traitement de texte, mais bien plus efficacement dans ma tête), et j'hésite de plus en plus à nommer ce que devrait être le produit final une nouvelle.
Il y a, évidemment, la question de la longueur. Plus un texte est long, moins on peut le classer comme nouvelle. Ça tombe sous le sens. Mais ce qui me semble vraiment plus déterminant, c'est le rythme. Le rythme comme dans la vitesse à laquelle s'écoule le récit. Comme dans la façon dont est distribuée l'information (en allant droit au but ou en noyant dans les détails?). Et, même, comme dans la manière dont les phrases sont construites, en général.
C'est amusant, parce que souvent, pour certaines personnes, une nouvelle longue et un court roman sont complètement interchangeables. Les deux peuvent être publiés dans les mêmes collections (Nova, chez les Six Brumes, ou Série Z'Obscure, chez les Z'ailées), quitte à systématiquement qualifier ces oeuvres de romans. Mais pour moi, en tant qu'auteur, ça devient rapidement très évident, pendant que je bidouille avec la structure du texte, ce qu'il en est.
Par exemple, ce projet d'écriture (je reste volontairement très vague sur la nature du projet; tout ce que je peux dire, c'est que c'est du fantastique) a germé autour d'une idée très simple, et je prévoyais en faire une nouvelle de quinze ou vingt pages. Mais après avoir rédigé trois ou quatre débuts, je me suis rendu compte que ça ne fonctionnait pas. Qu'il manquait quelque chose. Plusieurs choses, en fait. J'ai rajouté des personnages, complexifié l'intrigue, multiplié les points de vue, jusqu'à ce que j'obtienne un plan qui me semblait un bon point de départ. Et qui me permettait de mettre en place une atmosphère, des voix, un rythme qui me paraissait juste.
Reste à écrire le truc, maintenant.