9/30/2015

Écriture (III)

Je travaille sur le premier jet de mon roman fantastique depuis maintenant un mois. Comme je le mentionnais précédemment, j'ai décidé de m'imposer un rythme d'écriture quotidien: un minimum de 300 mots, chaque matin. C'est peu, mais c'est souvent tout ce que j'arrive à produire, avec toutes mes autres obligations.

Pour me motiver dans ma tâche, je me suis créé un petit tableur Excel (enfin, LibreOffice Calc, puisque je passe 99% de mon temps sur Linux) où j'enregistre, chaque jour, la progression du premier jet. J'utilise aussi ce fichier pour me donner une estimation du temps restant avant de mettre le point final. Comme je ne sais pas exactement quelle longueur aura le roman au final, mais que j'ai une assez bonne idée, grâce à mon plan, du nombre de scènes total, j'ai réservé une section du document au calcul de la longueur moyenne des scènes rédigées. À partir de là, je peux obtenir, en multipliant par le nombre de scènes prévues, une estimation du nombre de mots que devrait contenir le roman. Comme je sais que je dois écrire au minimum 300 mots par jours, je peux donc calculer une date de complétion. En ce moment, c'est quelque part en mi-mai 2016.

Évidemment, c'est à titre indicatif seulement: la date change souvent. Si j'écris une scène plus courte que la moyenne, ça baisse. Même chose si j'écris 600 mots une journée, plutôt que seulement 300. Par contre, si une scène s'avère plus longue que les autres, la projection du nombre total de mots augmente, et l'échéance est repoussée. Plus j'écris de scènes, cependant, plus la moyenne de longueur a tendance à être représentative, et les variations se stabilisent. Il y aussi le fait que j'écris, en moyenne, un peu plus que 300 mots par jours (je dois être à environ 450, dans les faits). L'estimation est donc plutôt pessimiste. Mais c'est une bonne chose: je devrais voir la fin avant la date indiquée.

Comme je le disais, tout ça, c'est surtout pour me motiver, pour me faire réaliser que chaque séance de travail, même modeste, m'amène toujours un peu plus près du but. Parce que j'en ai besoin, de motivation. D'abord pour m'aider à m'installer au clavier chaque matin pour développer un peu plus le canevas de ce qui devrait être, éventuellement, une oeuvre littéraire. Et aussi parce que pour le moment, le résultat est plutôt, disons, mitigé. Malgré tous les efforts que j'ai déployés dans l'élaboration du plan, il reste des problèmes de cohérence, de caractérisation des personnages, de présentation des concepts, de rythme narratif. Pour le moment, je choisis de ne pas m'attarder à ça et de me concentrer sur le simple fait d'aligner des mots, afin de me donner de la matière brute, très brute, à partir de laquelle je pourrai, j'espère, tailler quelque chose de potable, puis de passage, puis de bon, et ainsi de suite, à travers des itérations successives.

Il y a un caractère expérimental à tout ça: je ne sais pas encore si cette méthode de travail mon convient vraiment. Mais au moins, j'écris.

9/23/2015

Entendu dans la rue (I)

Minuit et des poussières, dans un casse-croûte Montréalais. Deux jeunes hommes, passablement éméchés, se demandent à voix haute ce qu'ils vont commander.

-- Poutine. Clairement poutine pour moi.

-- Mmm, je devrais prendre un végéburger. C'est bon pour la santé, un végéburger. Pis c'est bon dans ma bouche. Oh, ou alors un spécial double burger, avec bacon!

-- ... donc t'hésites entre pas de viande pis plein de viande?

-- Ben les deux sont le même prix!

Vu de même.

9/16/2015

Le mythe (toxique) de la critique constructive

Daniel Sernine signe, dans le dernier Lurelu (volume 38, numéro 2, automne 2015), un éditorial que je trouve particulièrement intéressant. Il y parle du rôle du critique dans le milieu de l’édition (jeunesse, pour cadrer avec la ligne éditoriale de Lurelu). Tout de même, on peut transposer plusieurs de ses propos sur le monde de l’édition « adulte ». Comme je suis moi-même à la fois auteur et critique, je me suis senti interpellé par le texte de Sernine. Il y aborde le sujet délicat de la critique constructive, qui serait, selon plusieurs auteurs, une qualité essentielle : « Une critique devrait être constructive, ou ne pas être. » Je ne partage pas cet avis, et Sernine non plus.

Pourquoi insiste-t-on sur le fait qu’une critique doit être constructive? Je crois que l’idée vient, d’une part, d’une certaine incompréhension de la place et du rôle du critique littéraire et, d’autre part, d’une mauvaise utilisation de l’expression « critique constructive ».

J’ai eu plusieurs discussions sur le sujet avec des amis et des connaissances qui œuvrent dans le milieu de l’édition. Deux arguments reviennent presque systématiquement pour défendre la critique constructive (et discréditer ceux qui se permettent d’émettre des avis négatifs, parfois grinçants, sur les romans qu’ils n’ont pas appréciés). Le premier argument stipule qu’une critique devrait être constructive, puisqu’une critique bêtement négative (ou pire, méchante) ne sert à personne. Quant au second, il soutient qu’en rédigeant des critiques dans une perspective constructive, on s’assure de garder un ton respectueux. Parce qu’en fait, un bon critique se doit d’être toujours respectueux. Et puisqu’on ne peut pas être méchant et respectueux en même temps, les critiques méchants deviennent, conséquemment, de mauvais critiques.

Je ne souscris à aucun de ces deux arguments. Voici pourquoi.

Parlons d’abord de la nature constructive de la critique. Cet argument m’apparaît sournois, parce que le terme « constructif » est tellement connoté positivement qu’il est difficile de s’y opposer. En fait, je ne suis pas contre les critiques constructives, mais je n’aime pas l’idée d’en faire un prérequis systématique pour qu’une critique soit considérée sérieuse et acceptable. Même chose pour les tenants de la critique « nuancée », cette dernière devant, si je comprends bien, obligatoirement dire au moins une bonne chose sur l’œuvre critiquée (cependant, comme le dit Sernine : « Mais s’il n’y a rien à dire de positif au sujet d’un livre? Tout simplement rien? »). La critique constructive a sa place, évidemment, mais pas nécessairement dans un contexte de critique littéraire. Le terme « constructif » n’est pas adéquat pour désigner l’obligation du bon critique de ne pas tomber dans la gratuité, d’éviter de simplement énoncer son avis. En ce sens, on devrait plutôt parler de critique « argumentée ». Ce terme délimite mieux la responsabilité du critique à l’honnêteté et la transparence intellectuelle : s’il mentionne un point (positif ou négatif) à propos d’un roman, il doit donner des exemples pour asseoir ses propos. Une bonne critique constructive est argumentée, mais une critique argumentée réussie n’est pas nécessairement constructive. On pourra m’accuser de jouer sur les mots. Mais en tant que littéraire, je vais prendre ça comme un compliment.

Une critique gratuite, sans argument (et donc de mauvaise facture) dira : « Ce roman est un échec lamentable. J’ai détesté ma lecture d’un bout à l’autre. » La version argumentée de la même critique a déjà pas mal plus de substance : « Ce roman est un échec lamentable, parce que... et... et puis… Ce pourquoi j’ai détesté ma lecture d’un bout à l’autre. »

Dans les deux cas, on a certainement affaire à des critiques négatives. Mais s’agit-il pour autant de mauvaises critiques? Si les arguments se tiennent et qu’ils semblent raisonnablement reliés à l’appréciation du critique, pour moi, oui, c’est adéquat (la première critique donnée en exemple n’est donc pas vraiment réussie, puisqu’elle ne présente aucun argument). Que la critique soit positive ou non. Qu’on soit d’accord avec l’appréciation du critique ou non.

(D’ailleurs, petite parenthèse. J’ai souvent entendu des gens affirmer qu’un critique « s’acharnait » sur un roman, c’est-à-dire qu’il enchaînait les exemples sur les défauts de telle œuvre. Si tous les points que le critique souligne sont vérifiables, où est le problème? Y a-t-il un quota d’éléments négatifs qu’on peut dire sur un roman?)

Ici, les partisans de la critique constructive rétorquent habituellement avec l’un ou l’autre de ces contre-arguments : 1) Mais une critique constructive, ça sert à l’auteur. C’est mieux, non? (ou encore...) 2) Mais dire qu’un roman « est un échec lamentable », ce n’est pas très respectueux, hein. Les vrais critiques ne tiennent pas ce genre de propos!

Je reviendrai plus tard au deuxième point, sur le respect, déjà annoncé. Finissons-en d’abord avec la critique constructive.

L’idée que le critique doit « aider » l’auteur dans son cheminement est plutôt incongrue. D’abord, le roman (ou la nouvelle, mais bon, simplifions) critiqué est déjà publié. C’est au directeur littéraire, au comité de lecture de faire des critiques constructives, quand l’œuvre est encore malléable, que ses défauts peuvent être corrigés. Sernine souligne d’ailleurs ce non-sens dans son éditorial : « Ce serait désormais à la critique d’assumer [le rôle de l’éditeur]. Mais c’est trop tard : le livre est publié. »

J’ajouterais un autre point qui m’apparaît primordial  : le critique n’est pas en dialogue avec l’auteur, mais avec l’œuvre de ce dernier. Non, ce n’est pas la même chose. Le critique n’a pas de compte à rendre à l’auteur en tant qu’individu. Le critique n’a rien à gagner (ou à perdre) si l’auteur fait mieux la prochaine fois, ou s’il répète les mêmes erreurs. Le critique explore le roman, en examine la structure, la facture, la thématique, la richesse littéraire, dans une perspective d’appréciation et d’analyse (dans le fond, l’un va pas mal avec l’autre). Et pour ce faire, le critique doit considérer le roman comme un produit achevé, statique. Or, une critique constructive est uniquement utile quand l’auteur peut appliquer les éléments critiqués à la réécriture de son œuvre. Et comme nous l’avons dit plus tôt, après la publication, il est trop tard. À quoi bon?

Je répète, donc : on devrait parler de critique argumentée plutôt que de critique constructive dans le cadre d’une critique littéraire publiée. La critique constructive est tout à fait pertinente (et nécessaire!) avant la publication. Mais après…?

La question du respect, maintenant. Sernine s’interroge dans son éditorial : « Y a-t-il une manière "respectueuse" d’affirmer qu’un livre est médiocre? » Je crois qu’à la base, cette façon de raisonner est viciée. Chercher l’équilibre entre la formulation respectueuse de critiques négatives et le besoin pour le critique d’énoncer, au besoin, des commentaires négatifs est un exercice louable, mais qui ne touche ultimement pas au fond du problème. Plutôt que de se concentrer sur l’expression du respect ou de l’irrespect dans la façon dont une critique est rédigée, il m’apparaît plus pertinent de considérer la cible, c’est-à-dire le destinataire de ce respect. S’agit-il de l’œuvre ou de son auteur? C’est précisément là que la limite doit être tracée.

Un critique qui insulte un auteur, ce n’est pas acceptable. Un critique qui insulte une œuvre, que ce soit un film ou un roman, ça ne pose aucun problème, parce qu’une œuvre N’EST PAS UNE PERSONNE. Je ne pourrais trop insister sur ce point. Une œuvre n’a pas de sentiment. Une œuvre n’est pas un être vivant, et encore moins un être conscient. Une œuvre, un roman, ça ne mérite pas automatiquement le respect. Une personne (comme, par exemple, un auteur), oui.

Il y a une énorme différence entre « ce livre est un véritable torchon » et « cet auteur est très mauvais ». Dans certains cas, c’est une simple question de formulation (la plupart du temps, mentionner qu’un roman est mal écrit revient pas mal à dire que l’auteur écrit mal, par exemple), mais c’est justement là que tient la responsabilité de respect qu’a le critique. Pas envers une œuvre, mais envers une personne.

Et oui, je suis conscient qu’une critique négative n’est jamais plaisante à recevoir. J’en ai reçu (et j’ai survécu!). Je comprends qu’un auteur puisse être insulté par une critique qui ne fait que ressortir des points négatifs de son œuvre, peut-être même dans des termes cinglants. Mais ça ne veut pas dire que le critique a manqué de respect envers l’auteur. C’est une différence fondamentale.

Certains insisteront que, quand même, une critique vitriolique n’est pas professionnelle. Que les « vrais » critiques ne font pas cela (selon la situation, les « faux » critiques seront blogueurs, ou publieront en fanzine, ou encore dans des revues spécialisées et professionnelles mais, selon ces bons défenseurs de l’ordre et de la morale, ne le devraient pas). Puis-je souligner à quel point cet argumentaire est vide? Tant qu’à faire, les « vrais » auteurs n’écrivent pas de mauvais romans, bon. Est-on plus avancé? Non. Je vois dans ce genre d’accusation une volonté puérile de définir le rôle du critique littéraire en fonction de l’ego (ou de la sensibilité, pour tourner ça plus gentiment) des auteurs. Ce n’est pas vraiment comme ça que ça fonctionne (ou que ça devrait fonctionner). La critique littéraire a une dimension, justement, littéraire. C’est un acte de création, au même titre que n’importe quelle écriture de fiction. La portée, le but, les stratégies de mise en texte sont très différents, puisque la critique porte spécifiquement sur une œuvre, ou sur un corpus, et qu’elle y répond. Néanmoins, fondamentalement, la critique a droit aux mêmes libertés que n’importe quelle autre œuvre littéraire.

J’entends aussi souvent qu’on ne devrait pas critiquer les mauvais livres, que les critiques devraient se contenter de parler de ce qu’ils ont aimé. C’est une stratégie tout à fait acceptable, mais je suis mal à l’aise avec l’idée d’en faire une obligation. Pourquoi empêcher les critiques de rédiger des critiques négatives? Pourquoi ne pas empêcher les auteurs de publier des mauvais romans, à la place? Quoi, c’est subjectif, la valeur d’un roman? Et bien, si c’est subjectif et que l’avis de quelqu’un sur une œuvre lui appartient, peut-on laisser les critiques s’exprimer comme ils l’entendent sur les romans qu’ils traitent, [insérer ici sacre bien senti]? Que le critique diffuse/publie son opinion sur la question ne change rien et ne le place aucunement dans une situation particulière (tant qu’il demeure respectueux envers la personne qui a créé l’œuvre).

Je suis conscient de ne pas avoir fait le tour de la question. Mais en tant qu’auteur, en tant que critique, c’est un débat qui m’intéresse. J’y reviendrai probablement, si je trouve un autre angle à partir duquel aborder le problème. Je serais curieux de lire vos avis là-dessus, d’ailleurs.

9/09/2015

Cobayes - Yannick, par Martin Dubé


Yannick est un bon gars. Il a tendance à aider les autres, même si c’est à son détriment. Ainsi, quand il apprend que sa sœur, Myriam, a d’urgents besoins financiers, il décide de lui donner un coup de main en s’inscrivant à une étude clinique organisée par AlphaLab, pour se faire un peu d’argent. La substance qu’on lui injecte modifie son comportement : Yannick devient plus froid, plus égoïste, mais en même temps plus confiant, plus fonceur. Il se surprend aussi à avoir des fantasmes de violence qui ne lui ressemblent pas. Yannick, confus, tente tant bien que mal de retrouver son identité, sous la surveillance constante du mystérieux Nettoyeur, un employé d’AlphaLab qui le suit à la trace.

Avant de parler du roman de Martin Dubé, j’aimerais mentionner quelque chose que j’ai oublié de soulever dans mes deux critiques précédentes (1, 2) : j’adore le visuel des couvertures de la série Cobayes. Yannick ne fait pas exception, avec ce cœur sanguinolent reposant dans une main ouverte (et en plus, le personnage a, lui aussi, le cœur sur la main. Allez, avouez que c’est mignon).

Je suis un peu moins emballé par l’intérieur du livre, cependant. Le principal défaut que je reproche au roman est que le narrateur raconte des blagues. Constamment. Du début à la fin. Avant, pendant, après l’injection. Et, malheureusement, c’est fait de façon malhabile et forcée, rarement vraiment drôle, à travers un incessant flot d’anecdotes qui n’ont aucun rapport avec le récit et qui ne dressent pas, la plupart du temps, un portrait cohérent et consistant des personnages. L’auteur dit, dans sa présentation, avoir voulu créer un « suspense où le drame côtoie l’absurde ». Sans prétendre que c’est un projet voué à l’échec (je pars du principe que tout est possible en littérature), je constate que le roman n’est pas non plus une réussite. Comme je l’ai mentionné, sa dimension absurde laisse plutôt tiède. Mais qu’en est-il du suspense et du drame?

Pour le dire crûment : il ne se passe presque rien dans le récit. Tout au long de l’histoire (à partir du moment de la première injection), Yannick réprime les pulsions violentes qui l’habitent, se forçant à être encore plus gentil que d’habitude, et… c’est tout. Il y a bien quelques accidents de parcours, et une certaine tension induite par la présence inquiétante du Nettoyeur, de même qu’une réflexion intéressante sur la nature de l’Homme (peut-on contrôler ce qu’on est, peut-on dompter le mal?), mais il n’y a pas vraiment d’événements romanesques marquants, seulement une succession de scènes plus ou moins pertinentes où Yannick n’est jamais en danger. Dois-je rappeler qu’il y a un cœur humain dégoulinant de sang sur la couverture du livre? Alors, où est-il, ce sang? Où sont les viscères?

En fait, oui, le roman contient des scènes de violence, des moments où Yannick s’adonne à la dépravation qui le dévore de l’intérieur. Mais ces scènes sont systématiquement des fantasmes, des rêves éveillés. Pire, ces fabulations sont toujours présentées comme si elles étaient réelles, avant que le narrateur ne revienne au présent et reprenne ses habitudes de bon gars. Je crois comprendre ce que le récit cherche à mettre en place, ici : brouiller la frontière entre le réel et le rêve, transposer dans la narration la perte de repères qu’éprouve Yannick. L’intention est louable, mais ce n’est pas fait de façon compétente, et le résultat est une structure narrative particulièrement bancale qui empeste l’amateurisme et, surtout, qui ne respecte pas le lecteur. C’est là, à mon sens, un péché littéraire capital. Cela dénote aussi une certaine paresse dans la construction de l’histoire : plutôt que d’explorer les conséquences funestes d’une action extrême, le roman encapsule l’acte déviant dans un rêve, qui peut être évacué dès qu’il a été présenté, sans que cela affecte d’aucune manière la suite des événements. Le roman ne sort jamais de la zone de confort établie par l’introduction. Ce statu quo continuel a comme effet que les personnages n’évoluent pas, ou presque, ou en tout cas pas de manière crédible.

(Avertissement : je dévoile la fin du roman dans ce paragraphe. Vous pouvez le sauter si vous ne voulez pas que je vous gâche la surprise). Dans le cas de Yannick, par exemple, la première partie de la finale nous le présente comme étant revenu à la normale : gentil, aimable, attentionné. Mais dans la seconde moitié de la fin, coup de théâtre : finalement, Yannick est vraiment devenu méchant et tue sa voisine. Ah bon? Quand le changement s’est-il produit? Certainement pas pendant, disons, tout le roman, où il résistait efficacement à ses pulsions. La transformation se produit donc quelque part entre le dernier chapitre et l’épilogue. C’est gratuit, pas du tout expliqué et complètement en contradiction avec tout ce qui précède. C’est particulièrement frustrant, et ça donne l’impression au lecteur qu’il a perdu son temps avec ce roman.

Je trouve ça très triste, tout ça, parce que Martin Dubé a quand même une bonne plume. Sauf que sa prose ne rachète pas les graves tares narratives du roman, ou encore le fait que son narrateur se complaise dans un humour déplacé et inefficace. Les rares passages où la narration est omnisciente, par exemple, sont mieux construits et beaucoup plus intéressants que le reste.

C’est malheureux, mais je ne peux pas recommander la lecture de Cobayes – Yannick, même aux fans de la série : le roman n’apporte strictement rien à l’histoire générale, et les références aux autres titres sont si subtiles qu’elles n’ont aucune substance. À éviter.


Critique parue dans Brins d'éternité 41

9/02/2015

Bonne rentrée!

De retour à l'université, déjà!

Finalement, cet été, je n'aurai pas écris une seule ligne, MAIS j'ai complété un plan assez détaillé de mon prochain roman fantastique. J'en ai d'ailleurs commencé la rédaction depuis lundi, à raison d'une heure, environ, chaque matin. Ces sessions matinales me permettent, jusqu'à présent, d'écrire environ 300 mots. C'est ce que je me fixe comme minimum quotidien, avec un objectif de 600 mots par jour. Comme je ne suis pas encore tout à fait certain de la longueur que prendra le roman, je préfère ne pas m'imposer de date de tombée. L'important, pour le moment, c'est de redonner un peu de vigueur à mon muscle créatif en m'imposant une petite routine d'écriture. J'espère juste que je serai capable de la respecter quand ma session va embarquer pour vrai.