J'ai mentionné DoomRL il y a quelques mois. Je m'étais promis de réserver un billet à ce petit jeu (que l'on doit à Kornel Kisielewiz), question que vous sachiez comment il m'arrive, parfois, de perdre mon précieux temps. Voilà donc.
Cliquez pour agrandirTout le monde, évidemment, connaît la franchise de Doom, que ce soit pour le célèbre jeu vidéo, pour la superbe adaptation en jeu de société par Fantasy Flight ou pour le film, apparemment plutôt médiocre, mettant en vedette The Rock.
Dans tous les cas, la prémisse est similaire: des expériences scientifico-ésotériques sur une base martienne tournent très, très mal et causent l'ouverture d'une porte sur l'enfer. Avec la base martienne envahie par une pléthore de créatures démoniaques, il revient à une poignée de marines survivants de faire le ménage, ce qu'ils font à l'aide d'un arsenal allant du simple pistolet au lance-roquette, en passant par la scie à chaîne et le célèbre BFG (Big Fucking Gun).
Comme vous l'aurez deviné, il en est de même pour DoomRL. Avec un twist: les deux dernières lettres du titre tiennent pour Rogue Like. Rogue est probablement le plus vieil ancêtre possible de Diablo: un guerrier, pour des motifs aussi nobles que superflus, doit aller tuer un être maléfique au fond d'un labyrinthe peuplé de créatures hostiles. À force pourfendre les forces du mal, le héros gagne en expérience et acquiert de l'équipement de meilleure qualité, ce qui lui permet de tuer encore plus de monstres, d'amasser toujours plus d'expérience et de devenir sans cesse plus puissant.
Une des particularités de Rogue, c'est ses graphiques, ou plutôt son manque de graphiques. Le héros susmentionné est représenté par un @, les monstres par des lettres, les objets d'inventaire par des signes typographiques... C'est déstabilisant au début, mais on s'y fait. Voici une capture d'écran d'une partie de Rogue qui a particulièrement mal commencé, alors que je suis tombé sur une salle remplie de monstres.
Cliquez pour agrandirCe qui m'amène à l'autre caractéristique marquante de Rogue, et, par extension, des Rogue Like en général: la difficulté. Ces jeux ne pardonnent pas la moindre erreur. Le moindre faux pas sera souvent fatal. La plupart des Rogue Like utilisent la méthode du Permadeath, pour Permanent Death: une fois que le personnage meurt, la partie est terminée et il faut recommencer du début. C'est particulièrement frustrant, mais en même temps, ça donne un réel sentiment de danger et d'excitation. Comme la partie se déroule en tour par tout et non en temps réel, ce n'est pas une question de réflexe, mais de stratégie.
Maintenant, prenez ce que je viens de dire, mais à la sauce Doom. Exit la fantasy, au profit d'un contexte de SF sombre. On troque les épées et la magie pour des shotguns, des munitions et des bombes thermo-nucléaires. Bienvenue dans DoomRL.
Cliquez pour agrandirCroyez-moi, une fois que les bases sont acquises, le jeu est particulièrement amusant et enlevant. Contrairement à des Rogue Like très complexes comme Nethack ou Angband, qui proposent chacun des dizaines de classes, des centaines de sorts, de monstres et d'objets magiques, DoomRL vise à la simplicité: le joueur, en début de partie, puis pour chaque niveau d'expérience qu'il acquiert, doit choisir parmi une douzaine d'habiletés qui affectent directement ses statistiques: une permet de courir plus longtemps, une autre d'être meilleur au pistolet, une autre encore de faire plus de dommage...
Cliquez pour agrandirLe choix des habiletés est évidemment crucial: c'est autour de ça que repose une bonne partie de la stratégie du jeu, avec le choix des armes et la façon d'effectuer ou d'éviter les combats.
Les règles générales s'assimilent après quelques parties seulement, ce qui ne revient pas à dire, cependant, que le jeu devient pour autant plus facile: même au niveau de difficulté le plus bas, la mort est rapide et facile pour le joueur inexpérimenté. Néanmoins, si on accepte que le fait de mourir souvent est normal, la courbe d'apprentissage est plutôt douce: on peut, comme je viens de le mentionner, choisir son niveau de difficulté, en plus de pouvoir essayer les défis que proposent le jeu, en s'imposant certains handicaps: ces temps-ci, par exemple, j'essaie de terminer le jeu en Angel of Light Travel, dans lequel je n'ai droit qu'à 10 espaces d'inventaire au lieu de 20 (pas si facile qu'il n'en paraît).
Cliquez pour agrandirJe reconnais, tout de même, que DoomRL relève quand même un peu du hardcore: il faut vraiment vouloir. Ça ne touchera probablement qu'à, quoi, 1% des gamers? Mais ceux qui seront capables de se lancer dans ce genre de jeu en auront pour leur argent (surtout que DoomRL, comme la vaste majorité des Rogue Like, est distribué gratuitement, même s'il est possible de faire un don à l'auteur).
DoomRL n'est disponible, pour l'instant, que sur Windows et Linux. Je n'ai essayé que cette dernière version, qui fonctionne à merveille sur Ubuntu 9.04.
Mmm, j'irais bien jouer une petite partie, mais j'ai un peu de direction littéraire à faire. Allons, le travail avant le plaisir!