7/16/2011

Petit roman ou longue nouvelle

Mon projet d'écriture s'allonge (très lentement dans le traitement de texte, mais bien plus efficacement dans ma tête), et j'hésite de plus en plus à nommer ce que devrait être le produit final une nouvelle.

Il y a, évidemment, la question de la longueur. Plus un texte est long, moins on peut le classer comme nouvelle. Ça tombe sous le sens. Mais ce qui me semble vraiment plus déterminant, c'est le rythme. Le rythme comme dans la vitesse à laquelle s'écoule le récit. Comme dans la façon dont est distribuée l'information (en allant droit au but ou en noyant dans les détails?). Et, même, comme dans la manière dont les phrases sont construites, en général.

C'est amusant, parce que souvent, pour certaines personnes, une nouvelle longue et un court roman sont complètement interchangeables. Les deux peuvent être publiés dans les mêmes collections (Nova, chez les Six Brumes, ou Série Z'Obscure, chez les Z'ailées), quitte à systématiquement qualifier ces oeuvres de romans. Mais pour moi, en tant qu'auteur, ça devient rapidement très évident, pendant que je bidouille avec la structure du texte, ce qu'il en est.

Par exemple, ce projet d'écriture (je reste volontairement très vague sur la nature du projet; tout ce que je peux dire, c'est que c'est du fantastique) a germé autour d'une idée très simple, et je prévoyais en faire une nouvelle de quinze ou vingt pages. Mais après avoir rédigé trois ou quatre débuts, je me suis rendu compte que ça ne fonctionnait pas. Qu'il manquait quelque chose. Plusieurs choses, en fait. J'ai rajouté des personnages, complexifié l'intrigue, multiplié les points de vue, jusqu'à ce que j'obtienne un plan qui me semblait un bon point de départ. Et qui me permettait de mettre en place une atmosphère, des voix, un rythme qui me paraissait juste.

Reste à écrire le truc, maintenant.

4 commentaires:

  1. En effet, pour beaucoup on dirait que longue nouvelle et court roman sont interchangeables, mais je suis d'accord avec toi : le rythme fait une grosse différence.

    Ça et le fait que la nouvelle laisse souvent des choses en suspend. La nouvelle n'explique pas tout, ne rattache pas nécessairement toutes les ficelles, alors que le roman, même court, se doit de le faire.

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  2. Un roman ne se 'doit' pas de faire quoi que ce soit. Il n'y a pas de règle qui oblige l'auteur à boucler toutes les boucles. Je suis profondément en désaccord avec ton dernier point. Il y en a, des romans ouverts...

    Et pour les nouvelles, ce n'est pas tant, à mon avis, que des choses seront laissées en suspend (quoi que c'est fort possible), mais plutôt que, idéalement, moins d'éléments seront introduits. C'est lié à la contrainte de longueur, évidemment, mais ça participe aussi à une économie narrative qui est caractéristique du genre de la nouvelle.

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  3. J'ai effectivement lu des romans ouverts, mais c'était pas des romans qui laissent toutes les questions en l'air, c'était plutôt un roman où on suggérait des réponses sans les imposer...

    Enfin...

    Mais oui, il y a normalement moins d'éléments à traiter dans une nouvelle, moins de personnages, de situation...

    La ligne est mince, mais je suis d'accord avec toi : il y en a une, les deux ne sont pas interchangeables.

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  4. A mon très très humble avis, l'écriture doit être toujours aussi concise que possible, juste suffisante pour faire passer l'idée, mais pas plus. Et les détails ne doivent etre inclus que s'il ajoutent vraiment quelque chose à l'oeuvre.

    Mais cela n'a pas trop à voir avec la décision d'écrire une nouvelle ou un roman. Dans un nouvelle, je m'attend à trouver moins de personnages, auquel/auxquels il n'arrive qu'1 seule chose, qui, en gros, change leur vie. Si ton plan prévoit plus que ça, alors c'est un roman...

    Bon, ça c'est l'avis du petit scarabée, faudrait demander l'avis d'un maître :).

    En tout cas, fonce!

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