1/10/2011

Retour sur l'analyse des jeux vidéos

Tout d'abord, merci pour les nombreuses réactions à ce billet. Comme ce dernier mérite de toute façon quelques éclaircissements, je tâcherai ici de faire une synthèse de mes réponses.

Premièrement, avec le recul, je réalise que je me suis bien mal exprimé en déplorant la pénurie d'analyses sérieuses sur le jeu vidéo en tant qu'oeuvre d'art; je pensais principalement à la critique commerciale (IGN, Gamespot et cie), qui, si elle est souvent très pertinente pour le jeu vidéo dit "standard" (tel jeu de tir est-il visuellement plus intéressant que tel autre, les mécaniques du gameplay sont-elles bien balancées, le mode multijoueurs comporte-t-il des failles, etc.), ne parvient que rarement à rendre compte des jeux plus expérimentaux -- quand elle ne les ignore pas complètement.

J'avais pointé quelques ressources pour l'analyse, mais je ne voulais pas sous-entendre qu'il n'en existait pas d'autres. Je tiens d'ailleurs à remercier tous ceux qui m'ont indiqué sites et revues: j'ai plusieurs lectures intéressantes qui m'attendent, je crois.

Ce qui ressort le plus souvent dans les commentaires du premier billet, c'est l'impératif de ne pas analyser les oeuvres multimédia selon un seul angle, notamment le narratif. Je comprends et suis d'accord avec une bonne partie de la remarque, mais en même temps, je crois qu'il faut quand même diriger chaque analyse en fonction de l'oeuvre: par exemple, en littérature, on ne parlera pas du livre en tant qu'objet s'il n'y a pas de recherche formelle à ce niveau. De même, si l’interactivité d'un jeu n'apporte rien de pertinent à l'analyse, par rapport au scénario, aux symboles, aux jeux de couleur et de musique, ça ne sert à rien de l'inclure. Oui, ça ressemblerait à une étude sur un film, à ce moment là, mais ça ne me semble pas un problème en tant que tel.

Et de toute façon, une analyse est, par définition, partielle: il n'y a pas de mal à diriger un essai sur une particularité ou une thématique d'une oeuvre. Ainsi, une analyse portant principalement sur le côté narratif d'un jeu pourra être complètement valable. Elle n'aura cependant pas beaucoup de portée si elle fait complètement abstraction des autres dimensions de l'oeuvre, évidemment.

2 commentaires:

  1. Ton point de vue est pertinent et éclaircis certains point.

    Cependant, bien que je trouve que d'un point de vue artistique, les jeux se valent, comme le cinéma, la musique ou la littérature (qui en somme, sont un espèce d'hybride des trois) je ne m'arrête pas, lorsque je joue à Halo, par exemple, pour faire "Okay, cette plug à la mythologie vient faire tout son sens en ce moment alors que je vois cette architecture qui rappel un monolithe caroli...*BAM HEADSHOT!*"

    Et moi d'être: FFFFFFFFUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU!!!!!!!!!!!!!

    :P

    Mais n'empêche, le sujet est intéressant et oui, il devrait y avoir plus de sérieux dans l'analyse des jeux vidéos! :p

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  2. Le fait de *pouvoir* analyser une oeuvre ne veut pas dire qu'on *doit* l'analyser pour l'apprécier. Ces temps-ci, je joue à Super Meat Boy. J'apprécie grandement les nombreux intertextes et clins d'oeil (c'est tellement riche, vraiment), mais c'est le défi du gameplay qui me rend accro ;)

    Je dirais que, un peu comme les autres formes d'arts médiatiques, l'appréciation se fait en deux temps: d'abord la "consommation" (lecture, visionnement, jeu), puis, ensuite (mais pas toujours!), le recul, la perspective, l'analyse.

    Pour certain, les deux facettes de l'expérience sont fusionnées, mais je crois quand même qu'il y a là deux activités distinctes, mais complémentaires.

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