1/16/2008

Découvertes 2007 (1) - La manufacture de machines, de Louis-Philippe Hébert


Je dois commencer ce billet par un erratum (ça part mal, je sais): j'ai présenté La manufacture de machines de Louis-Philippe Hébert comme étant un roman, alors qu'il s'agit d'un recueil de nouvelles. L'erreur est, cependant, bien compréhensible, car, même si la lecture de cette oeuvre est déroutante sur plusieurs niveaux, il en ressort une impression d'unité, une cohérence interne, autant sur les plans thématiques que narratifs.

Le livre s'ouvre sur une nouvelle (Le discours d'utilité) décrivant la futilité d'un bureau de brevet au fonctionnement perverti. Vient ensuite L'Aqueduc, qui raconte l'histoire d'un veilleur de nuit emprisonné dans les profondeurs d'un aqueduc (qui sert aussi de cimetière) creusé par des robots. Ces nouvelles, et toutes les suivantes, ont lieu dans un endroit étrange, flou: la manufacture de machines.

Mais qu'est-ce que cette manufacture? On ne le sait jamais avec précision. Les quinzes courtes nouvelle que composent le recueil présentent toutes un aspect de la manufacture, qui est une sorte de village très technologique (voire technocratique) fonctionnant en vase clos. Malgré ce qu'en dit Jean-François Chassay (qui signe la préface du livre et à qui je dois la découverte de ce livre, qu'il avait mit au programme d'un de ses cours sur les robots et les automates en littérature, à l'UQAM), on peut classer cette oeuvre de Hébert dans la science-fiction, à condition de ne pas se tenir à la définition stricte du genre: pas nécessairement de réflexion sur la science, pas de projection dans l'avenir, mais tout de même, une présence marquée du domaine scientifique. En fait, selon moi, La manufacture des machines appartient à un sous-genre malheureusement trop rare, que j'appellerais (peut-être à tort, mais enfin) SF poétique.

Oui, de la poésie, tout à fait. En prose, bien entendu, mais de la poésie quand même, que l'on retrouve autant dans la plume (superbe) de l'auteur que dans le contenu des nouvelles: plusieurs histoires sont troublantes, profondément étranges, marquantes. Je pense, notamment, aux nouvelles L'Aqueduc, L'hôtel et L'activité cérébrale des gardiens de nuit. On frôle parfois l'absurde, mais on n'y sombre jamais. Il serait futile de tenter de résumer le recueil dans son ensemble: malgré ce sentiment d'unité mentionné plus haut, le recueil échappe à mes efforts de synthèse. Peut-être est-ce justement pour cela que j'ai apprécié cette lecture.

10 commentaires:

  1. De un, merci d'avoir ajouté mon blog à ta liste (le terme "un des" n'est peut-être pas nécessaire :-p).

    De deux, peux-tu me dire quel est le plus grand défaut des nouvelles que tu reçois pour B.é.?

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  2. De rien :)

    Je cherche (vainement) un rapport avec le billet, mais enfin, d'accord :

    Hum, j'imagine que tu parles des nouvelles que je refuse ;) Et ça dépend, vraiment, mais un de ces défauts, c'est que souvent, les nouvelles que je reçois n'appartiennent ni au fantastique, ni à la fantasy, ni à la SF. Des genres de "ouf-ce-n'était-qu'un-rêve", ou des délires de personnes psychotiques (narrativement, je veux dire, je ne parle pas des auteurs :P). Sinon, mais sans faire de généralisation, je note des problèmes de style (construction des phrases) de cohérence (construction de l'intrigue), de crédibilité (construction de personnages, d'univers). Parfois c'est tout ça, parfois c'est juste une partie de ça... Vraiment, je reçois plein de textes différents, et c'est génial pour ça.

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  3. J'ai créé un nouveau billet pour continuer cette conversation :)

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  4. Il n'y avait pas de rapport avec le billet...

    Tiens, si tu veux un commentaire en rapport: tu peux m'envoyer le livre en prêt en même temps que mes numéros 16 et 17?? Je te le renverrai après ma lecture. :)

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  5. Ah, mais bien sûr, pourquoi pas, ça fait plaisir :)

    Tant que tu n'écris pas dedans ;) (J'ai horreur de ça !)

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  6. Super...

    Mais franchement, prétendre que je pourrais écrire dans ton livre... j'ai quand même un minimum de savoir-vivre! :-p

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  7. Bah, je disais ça comme ça, t'aurais pu être une maniaque du stylo :S

    (J'ai déjà vu une fille découper un livre en parties "parce qu'il était trop gros pour ses petites mains"... J'ai passé proche de la syncope, cette fois-là...)

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  8. Tant que c'était son livre à elle, c'était de ses affaires, non? :p

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  9. Oui, mais en même temps, ça fait maaaaal...

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